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Questions et Réponses avec Frejus Thoto, ACED

Denise Bonsu, Frejus Thoto, ACED   |   September 15, 2020   |   Comments

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[Note de l’éditeur: Cette semaine, en partenariat avec FieldWorks, R4D met en évidence les obstacles uniques auxquels les organisations de la société civile locale sont confrontées à travers le monde durant la pandémie du COVID-19 – ainsi que les positions uniques et innovatrices que les organisations locales ont adoptées à l’avant-garde de la riposte et de la prévention dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Alors qu’à l’avenir les organisations internationales et les donateurs passent de la riposte à la crise à la restauration et à la reconstruction, nous voulons amplifier l’expérience, les voix et les perceptions de ceux qui sont sur leurs propres lignes de front – et la façon dont les répercussions de la pandémie sont ressenties par les personnes les plus vulnérables à travers le monde et comment faire pour «reconstruire en mieux». Dans ce billet, Denise Bonsu, associée principale de programme à R4D, partage sa conversation avec M. Frejus Thoto, directeur exécutif de Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED).]

Click here for the English version.

Denise Bonsu: Comment décririez-vous votre organisation pour quelqu’un qui n’est pas familier avec votre travail ?

Frejus Thoto: Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED) est une organisation à but non lucratif qui œuvre pour renforcer les communautés avec des solutions durables à la pauvreté et à la faim dans un environnement sain. Nous combinons la recherche, les politiques et l’action locale pour réduire la pauvreté et la faim au sein des communautés les plus vulnérables au Bénin. Récemment, nous avons étudié l’impact du COVID-19 sur le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin d’aider les décideurs à atténuer les effets de la pandémie sur les communautés locales.

Denise: Quels sont les principaux objectifs de votre travail?

Frejus: Notre travail s’articule autour de trois piliers: 1) Améliorer l’accès des petits exploitants aux innovations et aux marchés en améliorant l’efficacité de leur production d’aliments sains et abordables et en augmentant leur accès aux marchés; 2) Protéger l’écosystème en générant des connaissances sur les services écosystémiques et en faisant le plaidoyer pour l’intégration d’une approche écosystémique dans la planification et la prise de décision; et 3) Utiliser les données probantes pour promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle en produisant des recherches en temps opportun, en améliorant l’accès aux données probantes et en renforçant leur utilisation.

Denise: Quels sont certains effets de la pandémie du Covid-19 sur les OSC et les ONG dans votre pays?

Frejus: COVID-19 a eu deux effets principaux sur le travail que nous accomplissons. Le premier effet est qu’en raison de la pandémie, nous n’avons pas été en mesure de mettre en œuvre certaines de nos activités qui nécessitaient un certain niveau d’engagement avec les parties prenantes que nous n’avons pas pu rencontrer en raison des restrictions qui limitaient notre mobilité sur le terrain. Par exemple, nous organisons chaque année un forum sur l’utilisation des données probantes qui contribue à accroître notre visibilité et met en évidence le travail que nous accomplissons. Malheureusement, cette année, nous avons dû annuler le forum en raison des directives de distanciation sociale et des restrictions de voyage mises en œuvre en raison du COVID-19.

Le COVID-19 a également entraîné un certain nombre de revers financiers pour notre organisation. Par exemple, notre travail autour d’un projet agricole dans une communauté locale a été perturbé car nous n’étions plus autorisés à visiter cette communauté pour obtenir des données et conduire des activités de suivi. Maintenant que les restrictions sont assouplies, nous devons retourner dans ces communautés pour collecter les données que nous n’avons pas pu collecter pendant le cordon sanitaire (confinement partiel) et faire des activités de suivi, ce qui a des implications de coûts car nous devons dépenser des ressources supplémentaires pour retourner dans ces communautés et mener le projet à bien. De plus, étant donné que tous nos employés devaient travailler à distance pendant le cordon sanitaire, nous étions obligés de leur fournir des outils et des ressources pour prendre en charge le travail à distance. Par exemple, nos factures internet ont considérablement augmenté car nous devions nous assurer que tous nos employés avaient accès à l’internet pendant cette période. De plus, nous avons dû investir dans un certain nombre d’applications telles que Zoom et Microsoft Teams qui ont contribué à augmenter nos dépenses. C’est un problème récurrent car jusqu’à présent nous ne sommes pas encore retournés complètement au bureau.

Enfin, même si la majorité de nos projets ont été interrompus pendant quatre mois en raison du cordon sanitaire, nous continuions à assurer le salaire de nos employés. Nous avons fait des demandes d’extension à nos bailleurs de fonds pour qu’ils prolongent la durée des projets sans pour autant augmenter le budget. Cela signifie que nous travaillerons avec le même budget initial, même si la période pour terminer les travaux a été prolongée. En conséquence, nous devrons mobiliser des ressources additionnelles pour continuer à payer les salaires des employés et supporter d’autres dépenses. La situation a également mis un terme à notre stratégie de collecte de fonds. Avant le COVID-19, nous avions entamé des discussions avec certains bailleurs autour de la possibilité de recevoir des fonds supplémentaires pour mener à bien notre travail. Malheureusement, à la suite du COVID-19, les priorités des donateurs ont changé et il nous revient maintenant d’explorer d’autres moyens d’obtenir des financements, ce qui est difficile en cette période de COVID-19.

Denise: A votre avis, quels sont les changements qui aideraient votre pays à « reconstruire en mieux » après la pandémie? (en d’autres termes – qu’est ce qui pourrait rendre votre pays plus fort après la fin du COVID-19)

Frejus: Une meilleure compréhension de ce qui s’est passé pendant la pandémie, en particulier dans le secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, serait un bon point de départ. En outre, analyser l’impact du COVID-19 sur le travail que nous accomplissons sur le terrain, ainsi que la riposte du gouvernement à la pandémie. Enfin, développer une stratégie post-COVID-19 qui apporte un soutien économique aux ONG pour qu’elles puissent redémarrer leurs activités une fois que nous aurons dépassé l’étape de la pandémie.

Denise: Quel est le soutien que d’autres partenaires / pays pourraient contribuer pour aider votre pays à «reconstruire en mieux» après la pandémie?

Frejus: Il est important pour eux d’avoir une meilleure compréhension de l’impact du COVID-19 sur les ONG / OSC avec lesquelles ils travaillent. Il est également important pour eux de travailler conjointement avec ces organisations pour formuler un plan pour les aider à retrouver leur équilibre après la pandémie. De plus, il faudrait explorer différentes possibilités de leur octroyer des fonds supplémentaires pour les aider en ces temps difficiles. Il est également important pour eux de comprendre que nous traversons actuellement une période que personne n’aurait pu imaginer et qu’il y a actuellement beaucoup d’incertitudes. Par conséquent, il est essentiel que les partenaires soient plus flexibles avec les ONG ou les OSC en termes de planification opérationnelle des activités et de réaffectation budgétaire.

Suivez l’actualité de cette série de blog — lisez le billet d’introduction ici.

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Photo © ACED

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